Marchez dans mes chaussures
Marchez dans mes chaussures
OBJECTIFS
La discrimination est souvent générée par l’incapacité d’une personne à faire preuve d’empathie et à comprendre à quoi ressemble le fait pour l’autre de faire face à des obstacles différents. Cette activité permet aux participants de se mettre dans la position de quelqu’un qui est d’un autre genre.
RESSOURCES
Temps : 45 - 60 min
Matériel : cartes de rôle imprimées, une pour chacun des participants
INSTRUCTIONS
Selon le type de formation que vous suivez, il existe deux façons de faire cette activité :
a) Traiter les questions plus complexes relatives aux agenre, bigenre et transgenre. Dans ce cas, à la fin de l’activité, vous devez également expliquer que la liste des genres incluse n’est pas exhaustive ( il y a plus d’identités de genre que les 5), mais l’objectif n’était pas de les présenter toutes, mais de mettre les participants dans la peau de différents genres.
b) Aborder le genre de manière simpliste et double ( masculin et féminin), particulièrement utile dans les ateliers de courte durée, lorsque vous n’avez pas le temps de discuter des différences entre le genre et le sexe et des identités de genre différentes.
- Option a) Offrez à certains participants une des cartes « Genre » ( voir annexe). Dites aux participants de ne pas révéler leur identité aux autres pour l’instant. Demandez- leur de le lire et d’imaginer qu’ils se sont réveillés comme une personne différente, celle qui figure sur la carte qu’ils ont obtenue ( s’ils ne sont pas très clairs sur les définitions, les participants sont encouragés à demander plus d’informations aux formateurs en privé).
Option b) Demandez aux participants d’imaginer qu’ils se sont réveillés en tant que personnes du sexe opposé (les femmes se sont réveillées en hommes et vice versa)
- Expliquez la raison d’être de cet exercice, le fait que nous prenons rarement le temps de penser à ce que signifie pour l’autre de vivre dans notre société. Cette activité permet aux participants de se mettre à la place d’une personne de genre différent.
- Offrez à chaque participant une copie du document de cette activité et accordez-leur 10 à 15 minutes pour réfléchir aux questions qui y sont posées.
- Option a) Demandez aux participants de grouper en fonction de la carte qu’ils ont obtenue (toutes les personnes avec « agenre », toutes celles avec « bigenre », etc.).
Option b) Demandez aux participants de regrouper en fonction de sexe ( toutes les femmes et tous les hommes).
- Avoir tous les groupes alignés dans un grand cercle et les diviser en 5 groupes (ou deux groupes pour l’option b), en comptant chacun d’entre eux de 1 à 5. Ainsi, vous ferez 5 équipes qui ont au moins une de chaque identité.
- Demandez aux participants de partager leurs réponses au sein des équipes.
- Réunissez le groupe et demandez à chacun de partager son identité, en expliquant également ce que chacun d’entre eux veut dire.
DÉBRIEFING ET EVALUATION
- Comment avez-vous ressenti à participer à cette activité ?
- Y at-il eu des réponses qui vous ont surpris ?
- Quelles sont les questions que vous avez considérées plus difficiles ?
- Certains d’entre vous ont déclaré se sentir mal. Si vous vous sentez mal en imaginant cela pendant quelques minutes, pouvez-vous imaginer ce que ressentent les gens qui vivent une telle vie ?
- Quelle a été votre réponse à la question 10 (« Votre vie serait-elle meilleure ou pire... ? »). Et pourquoi ?
- Est-ce que tu as réussi à imaginer ce que ce serait d’avoir cette identité différente ?
- Comment cette activité peut-elle nous aider à comprendre la discrimination basée sur le genre ?
HANDOUTS
Agenre
Une personne qui n’a pas ( ou très peu) de lien avec le système de genre traditionnel, qui ne correspond pas personnellement aux concepts d’homme ou de femme et / ou qui se considère comme existant sans sexe. Parfois appelé neutrois de genre, neutre du point de vue du genre ou sans sexe
par exemple, une personne pour qui le port de vêtements ou de styles de cheveux généralement associés aux hommes est aussi confortable que le port de vêtements ou de styles de cheveux généralement associés aux femmes
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Bigenre
Une personne qui fluctue entre un comportement traditionnel de « femme » et « d’homme » sur la base du genre et de l’identité ( et parfois d’un troisième sexe) ;
par exemple, une personne qui, dans certains aspects de la vie, se sent plus identifiable au sexe masculin, tandis que dans un autre, au sexe féminin
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Transgenre
Une personne qui vit en tant que membre d’un genre autre que celui attribué à la naissance en fonction du sexe anatomique
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Le genre qui ne vous représente pas actuellement entre « masculin » et « féminin »
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source of the definitions: http://itspronouncedmetrosexual.com
Marchez dans mes chaussures *
- Quels sont les principaux changements qui vont se produire dans votre vie ?
- En tant que nouvelle personne, pensez-vous que vous aurez plus de pouvoir dans la société ou moins ( en ce qui concerne les relations avec les autres membres de la société, comment les autres vous apprécient, un engagement politique ou même une carrière politique, etc.) ?
- En tant que nouvelle personne, pensez-vous que vous aurez plus de chances d’avoir une carrière meilleure ou moins bonne ( être promu, devenir le responsable de votre département ou de votre entreprise, etc.) ?
- Y aura-t-il des emplois qui ne vous seront plus aussi accessibles qu’aujourd’hui ? Y en aura-t-il qui seront plus accessibles qu’aujourd’hui ?
- Vous sentirez-vous plus en sécurité dans votre environnement ou moins en sécurité ( à la maison, sortir, au travail, en voyage) ?
- Comment votre rôle dans la famille va-t-il évoluer ( par rapport à votre partenaire, vos parents, vos frères et soeurs, vos enfants, vos tâches ménagères, la prise de décision au sein de la famille, la sécurité, etc.) ?
- Est-ce que la société, la famille, les amis, les collègues, etc., vont subir une pression à laquelle vous ne faites actuellement pas face ?
- Y aura-t-il des choses que vous pourrez faire maintenant et que vous ne pourrez plus faire ?
- Selon vous, quels changements d’attitude pourraient se produire ?
- Par rapport à votre situation actuelle, cette nouvelle identité vous apporterait-elle une vie meilleure ou pire ?
L’exercice du voile
L’exercice du voile
OBJECTIFS
Explorer la discrimination fondée sur le genre peut être une tâche difficile pour la plupart d’entre nous. Ce que nous voyons n’est que la surface d’un problème plus profond. Le but de cette activité est d’examiner de près le fonctionnement de la discrimination et son incidence sur la personne ciblée.
RESSOURCES
Sept grands foulards pouvant être drapés au-dessus de la tête ou couvrir la tête d’un volontaire masquant sa vision, un diaporama avec les déclarations du document annexé, projetées dans la salle.
MÉTHODE
Un participant est invité à se porter volontaire pour se placer au milieu de la salle. Un autre volontaire lit la première déclaration d’une série de sept déclarations et est invité à placer un voile sur la participante au milieu de la salle. Un deuxième volontaire lit la déclaration suivante et ainsi de suite jusqu’au dernier voile. Une fois que les sept voiles ont été placés sur le volontaire, la deuxième série de déclarations est lu de la même manière et après chaque déclaration, le voile est enlevé.
Questions de discussion :
- Comment c’était ? Qu’avez-vous ressenti pendant cette activité ?
- Qu’est-ce que la personne qui a mis le voile a ressenti quand il / elle devait le faire ?
- Que ressentent-ils au moment où les voiles doivent se détacher ?
- Pourquoi pensez-vous que nous avons fait cette activité ?
- Que pourrions-nous apprendre de cette activité ?
- Est-ce similaire à n’importe quelle situation de votre vie / communauté ?
Notes pour le facilitateur :
- Il est important que cette activité se déroule dans une atmosphère sérieuse, sans blagues, interruptions, etc.
- Demandez au participant de lire fort et clairement sur l’écran et d’être aussi proche que possible du volontaire situé au centre de la salle.
Adapté de : Young People and Extremism, A resource pack for youth Workers, British Council 2017 – The Veil Exercise, by Farkhanda Chaudry and Ghizala Avan
Déclarations à lire / projeter à l’écran
Laura est une femme de 24 ans qui travaille pour une entreprise de comptabilité. Elle habite en banlieue avec sa famille.
- Mon travail est plutôt bon et me rapporte un revenu régulier. Cependant, j’ai découvert que, pour le même travail, mon collègue gagne un salaire plus élevé.
- Presque tous les soirs, quand je rentre du travail, je passe devant un chantier de construction. Quand je suis seul, les ouvriers là-bas essaient toujours de flirter avec moi. Je suis tombé en danger !
- Quand quand je rentre à la maison, je constate que mon partenaire, qui est au chômage et reste à la maison, n’a effectué aucun des travaux ménagers. Je dois faire la vaisselle, tout le linge et préparer le dîner après une journée de travail complète. Je me sens en colère !
- J’ai aujourd’hui postulé pour une promotion, mais je ne l’ai pas obtenue. Au lieu de cela, mon collègue masculin, qui n’est pas marié et n’a pas d’enfants, a obtenu la promotion. Il peut faire des heures supplémentaires...
- Sur mon chemin pour aller au travail, je rencontre mon amie, Diana. Elle m’a dit que son mari était rentré ivre à la maison, ils se sont disputés et il l’a poussée. Elle a maintenant très peur de lui. Ça me rend malade et fâché !
- J’ai parlé à ma sœur qui vient de tomber enceinte de son amant et qui n’a pas l’intention de se marier. Bien sûr, elle sera jugée et aura des problèmes au sein de notre famille élargie.
- Je me sens vraiment inconfortable avec tout ce qui se passe. Je pense que je n’ai aucun soutien et mon travail et les tâches ménagères sont de plus en plus difficiles à gérer en même temps. Je me sens vraiment déprimé et je ne vois aucun moyen de sortir de cette situation --
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- Mon amie, Ana, m’a dit aujourd’hui qu’elle participait à un atelier sur l’égalité des droits et des chances. Elle m’a convaincu d’aller voir de quoi il s’agissait.
- J’ai découvert que parfois vous devez défendre vos droits même si c’est difficile. Je participerai à nouveau à l’atelier car j’ai rencontré des personnes avec des points de vue très intéressants.
- Aujourd’hui, quand je suis rentré à la maison, j’ai confronté mon partenaire à ne rien faire à l’intérieur de la maison. Je lui ai expliqué mes sentiments et pourquoi j’avais besoin de son aide. Il m’a promis qu’il serait plus utile.
- A mon travail, j’ai eu une réunion avec mon patron. Je lui ai dit que je n’accepterai pas d’être payé moins que mon collègue masculin et que cela est contraire à la loi. Je l’ai convaincu que je travaille de la même façon et que je fais mon travail selon les mêmes normes que tout le monde. Après avoir parlé, je me suis senti plus puissant et fier de moi.
- Ma soeur vient de dire à tout le monde qu’elle était enceinte mais ne voulait pas épouser sa partenaire. Je suis resté à ses côtés et je l’ai encouragée à prendre ses propres décisions, sans l’influence des autres. Elle sait ce qui est le mieux pour sa vie. Je me sentais très fier d’elle.
- J’ai parlé à toutes mes collègues femmes du travail et je leur ai parlé des différences dans les paiements sur des emplois égaux. Nous sommes maintenant déterminés à changer cette situation.
- Je suis maintenant volontaire pour une ONG qui œuvre pour l’égalité des droits et des chances. J’organise des ateliers pour aider les gens à comprendre ce concept et à améliorer leur vie.
Le mécanisme de l’oppression
Le mécanisme de l’oppression
OBJECTIFS
Cette activité fournit un modèle qui montre comment différents niveaux de discrimination sont liées entre elles et affectent l’autre.
RESSOURCES
Temps : 60 minutes
Matériel : Tableau de conférence et marqueurs
Préparation : assez de place pour travailler en petits groupes
INSTRUCTIONS
- Commencez par résumer quelques-uns des principaux sujets abordés jusqu’ici par la formation. Les participants auraient dû avoir l’occasion d’examiner les questions d’identité, de stéréotypes, de préjugés et de discrimination. Ils ont examiné des expériences personnelles ainsi que des exemples institutionnels de discrimination. Dans cette activité, les participants auront l’occasion d’explorer le concept d’oppression et d’analyser son fonctionnement dans la société.
2. Demandez aux participants ce que l’oppression signifie pour eux. Demandez quelques commentaires et écrivez-les sur le tableau à feuilles mobiles. S’appuyant sur les impressions d’oppression ressenties par les participants, expliquez-leur qu’il s’agit de vaincre, d’alourdir, d’écraser et d’imposer un fardeau. Le contraire de l’oppression est la libération. Continuez à expliquer le mécanisme de l’oppression avec la description suivante :
« Au cours des dernières activités, nous avons examiné comment la discrimination empêche les personnes d’avoir des chances égales. Avoir moins ou de plus grandes opportunités dans la vie en raison de l’appartenance ethnique de quelqu’un ou le sexe, la capacité physique ou l’orientation sexuelle, au fil du temps s’accumule, retenir quelqu’un ou l’aider à réussir »
[Tracez un cercle sur le tableau à feuilles mobiles et écrivez le mot « Institutions »]
Un exemple de discrimination institutionnelle est celui où les femmes gagnent moins que les hommes pour le même travail. Cette pratique institutionnelle est enracinée dans une idéologie qui existe depuis longtemps et qui a seulement commencé à changer réellement dans les générations les plus récentes. Un autre exemple est celui des pays qui n’autorisent pas les pères à prendre un congé parental lorsqu’ils ont un enfant, considérant que cela devrait être exclusivement le rôle de la mère.
[Tracez un deuxième cercle sur le tableau à feuilles mobiles et écrivez le mot « Idéologie ».]
Cette idéologie a dicté les rôles des hommes et des femmes dans la société et a affirmé que le rôle d’un homme est d’être le « gagne-pain » de la famille, d’être celui qui soutient financièrement la famille. Le rôle de la femme est de prendre soin de la maison et de la famille en cuisinant, en nettoyant et en fournissant un soutien émotionnel.
Cette idéologie, combinée à la réalité des hommes qui gagnent plus et qui ont plus de possibilités de travailler pour obtenir un gain financier, a des effets certains sur les interactions interpersonnelles entre hommes et femmes, entre les hommes et entre les femmes.
[Tracez un troisième cercle et écrivez le mot « Interpersonnel ».]
En fait, la majorité des familles d’aujourd’hui ont deux parents qui travaillent et les filles bénéficient aujourd’hui de possibilités en matière d’éducation et de formation professionnelle incomparables à celles d’il ya 40 ans. Pourtant, beaucoup de femmes déclareront avoir le sentiment d’avoir deux emplois. Après une journée au bureau, ils reviennent retour à la maison pour s’occuper de la plus grande partie des tâches ménagères et des soins aux enfants. La pression de toutes les parties pour être plus disponible, pour être une meilleure épouse, mère ou travailleuse, a lieu dans le domaine interpersonnel de l’oppression.
Et enfin, l’effet de cette pression sur la femme dans cette situation et le fait que, tout au long de sa vie, ils vivent dans ce modèle idéologique, certains le prennent pour acquis et l’intériorisent. Il n’est pas facile pour les femmes de croire en elles-mêmes l’idéologie soutenue par les institutions et la culture.
[Tracez le quatrième cercle et écrivez le mot « Internalisation »]
« Une femme qui est épuisée après avoir travaillé, juste comme un homme, et puis elle donne tout le temps qu’elle reste pour les tâches ménagères et les soins familiaux, et se sent en quelque sorte coupable ou inadéquate, a intériorisé ses attentes sociales. Il en va de même pour un homme qui ressent une pression extraordinaire pour gagner suffisamment d’argent pour la famille et qui peut sacrifier son potentiel pour s’acquitter de son rôle d’homme prédéterminé. Un autre exemple extrême est qu’il existe encore beaucoup les pays dans lesquels la violence domestique est toujours acceptée comme normale par les hommes et les femmes, même si ce sont des victimes typiques. »
« Ces quatre dimensions de l’oppression se chevauchent et interagissent. Comme des engrenages dans un mécanisme, ils se retournent. (Avec un marqueur, montrez comment ils tournent sur le tableau à feuilles mobiles tout en expliquant.) Parfois, les gens se disputent pour déterminer quelle approche est la plus importante : institutionnel - privilégiant les politiques ou individuel - privilégiant les attitudes des gens. En fait, ces dimensions de la discrimination sont interdépendantes. »
- Vérifiez si les participants ont des questions. Puis dites-leur qu’ils vont travailler en petits groupes pour explorer comment différentes formes d’oppression opèrent dansla société. L’exemple donné était celui du sexisme ou de l’oppression de genre.
- Divisez les participants en quatre groupes afin de trouver un autre exemple d’oppression et de la manière dont elle se manifeste dans chacune des quatre dimensions.
- Donnez-leur un morceau du tableau de papier pour noter leur exemple. Chaque groupe se voit attribuer un formulaire spécifique à explorer :
- Genre ( sexisme) - demandez-leur de trouver d’autres exemples
- Orientation sexuelle ( homophobie, hétérosexisme)
- Réunissez le groupe entier et demandez à chaque petit groupe de partager son exemple et son analyse. Accordez 5 à 10 minutes pour les questions et commentaires après le compte rendu de chaque groupe. Une fois que tous les groupes ont rendu compte, dirigez une discussion avec les questions suivantes.
DÉBRIEFING ET EVALUATION
- En regardant ces différentes formes d’oppression, avez-vous des observations à faire ?
- Quelles mesures avez-vous vu ou avez-vous prises pour briser le cycle de l’oppression ?
- Quels sont les obstacles ou les blocs pouvant empêcher certaines mesures antidiscrimination de fonctionner ?
Source: “A World of Difference” Manual, EPTO || The Anti-Defamation League
Annexe : Le mécanisme de l’oppression